Fo’o Bamendjou

Le FO'O DE BAMENDJOU, TCHENDJOU II SOKOUDJOU un mythe vivant

Photo du Fo'o Tchendjou II Sokoudjou Le FO’O TCHENDJOU II SOKOUDJOU est né au palais de la Chefferie en 1936 et accède au trône de son père en 1953 à l’âge de 17 ans. En 2026 il célèbrera alors ses 90 ans de vie et cela fera 73 ans qu’il guide le peuple BAMENDJOU et s’assure de sa prospérité et de la préservation de son héritage culturel.

Il est l’époux d’une trentaine de femmes et père de plus de 300 enfants, et il a la grâce de voir sa cinquième génération.

Homme exceptionnel, né sous un signe particulier, il vit pendant 5 ans de 1947 à 1952 avec la famille de son père adoptif ATANGANA SIMON à BIKOK où il est connu sous le nom de ESSOH. Successeur de son père adoptif à BIKOK, il est de ce côté aussi à la tête d’une famille nombreuse. De cette période, il a gardé une très bonne compréhension de la culture de ce peuple dont il parle parfaitement la langue.

Accédant au trône en 1953, période charnière de lutte pour l’indépendance, il s’engage auprès d’autres personnalités et Chefs traditionnels pour l’accession du CAMEROUN à l’autodétermination et à l’indépendance. C’est ainsi qu’en octobre 1955, deux ans seulement après son accession au trône, il dépose une pétition pour la revendication de l’indépendance du Cameroun auprès des Nations Unies au centre climatique de Dschang.

Ces positions attirent sur lui la colère de l’administration coloniale qui essaye, comme dans d’autres villages de l’Ouest, de le remplacer à la tête de la Chefferie.

Il est d’abord assigné à résidence surveillée dans son palais pendant 2 ans, de 1957 à 1959. Pendant cette période, ses épouses sont violées devant lui, lui-même subissant des tortures et tentatives d’assassinat, et finalement le palais est incendié.

Il est ensuite emprisonné et promené dans différentes prisons du pays, parmi lesquelles celles de Bafoussam, Dschang, Bafia, Yoko, Nanga-Eboko, Doumé et Yaoundé. Il est libéré en 1961 bénéficiant de l’armistice du Président AHIDJO.

Pendant la période de sa mise en résidence surveillée et son séjour en prison, l’administration coloniale, en collaboration avec certains notables, essaye de le remplacer à la tête de la Chefferie. Mais la population s’y oppose farouchement en brûlant systématiquement les concessions de tous ceux qui osent collaborer avec cette administration.

Le FO’O de BAMENDJOU, homme pluridimensionnel et architecte principal, va rebâtir le palais de la Chefferie qui s’impose aujourd’hui par sa stature et son architecture typique de l’aire culturelle Bamiléké.

En travailleur infatigable, il est propriétaire d’une importante exploitation agricole qui produit la banane plantain et le café arabica, dont il fut pendant longtemps l’un des plus grands producteurs de la région de l’Ouest.

Il est pendant longtemps membre du conseil d’administration de la Coopérative des planteurs de la MIFI (CAPLAMI) et de l’Union Camerounaise des Coopératives Agricoles de l’Ouest (UCCAO). Il est aujourd’hui le président national du Syndicat National des Agriculteurs et Planteurs du Cameroun (SNAPCAM).

Le FO’O de BAMENDJOU est le principal artisan de la préservation de sa riche culture, qu’il a su protéger contre les assauts de la modernité. Cette culture constitue aujourd’hui le socle sur lequel les générations présentes et futures peuvent bâtir leur bien-être et leur développement harmonieux.

Le peuple Bamendjou en cette occasion rend un hommage exceptionnel à son FO’O qui dans des moments difficiles a su garder et préserver sa culture ce qui lui permet aujourd’hui de se distinguer dans un monde où veut s’imposer une culture unique. Nous lui sommes grès de prendre de son temps pour enseigner cette culture à tous ceux qui veulent se réapproprier la culture africaine.